USS Alabama

Publié le par lap1.blanc

Et on continue avec un film visionné sur  Free Home Video : USS Alabama.

Mouais. Le seul intérêt du film est peut-être de montrer l'absurdité de déléguer la décision du lancement de missiles nucléaires aux commandants de bâtiments de guerre, même avec un système à deux clés, ce que les USA ont fait jusqu'à fin 1996 (le film parle, à la fin, de janvier 1996, qui n'est que la date de prise de la décision, qui mettra près d'un an à s'appliquer dans les faits). Le scénario est de Quentin Tarantino et il faut plutôt éviter d'y penser au long du film, au risque d'être déçu.

On retrouve bien évidemment toutes les conneries de base sur le patriotisme, la nécessité de servir au mieux son pays, etc. Le seul moment de débat intéressant entre les deux officiers se voit d'ailleurs tronqué à ses débuts, pliant devant la "force brute".

On pourrait d'ailleurs s'attendre à un conflit force brute/intelligence, ce qui ne sera pas le cas. Quelques petites scènes d'action sous-marines, d'un pâle effet, très "Hollywood". Une scène de ce genre ferait bien plus d'effet en montrant la réalité de la chose : sans bruit.

Passons sur les invraisemblances pour nous intéresser au face à face Gene Hackman/Denzel Washington, étant donné que le scénario reste... léger. Et bien pas grand chose. Le tout manque de relief, de gniak dans les propos, et l'ensemble s'oppose sur du vide. Bref, du creux.

On appréciera cependant les petites références dans les dialogues, comme le Surfeur d'Argent, Star Trek, et quelques petites autres où on sent le "Tarantino", ou encore le début et la fin du film tournés sur le Foch (pour les plus "patriotes").

Question décors, on peut dire que c'est le film américain qui se rapproche le plus de la vérité concernant l'intérieur d'un sous-marin. N'ayant jamais visité de sous-marins américain, je ne peux pas dire si ça correspond tout à fait, mais ça se rapproche en tout cas de l'intérieur de nos sous-marins nationaux. Coursives étroites (on ne peut passer qu'à deux, de profil, à condition ne pas être trop baraqué), passerelle fonctionnelle, on notera au passage que les commandants américains bénéficient apparemment de plus d'espace dans leurs cabines que les nôtres (encore que je ne suis pas sûr pour les SNG français).

En clair, une histoire plate et sans intérêt, une confrontation plus de "stars" que d"Hommes, des scènes d'action à l'américaine vues 165 000 fois, et des décors proches de la réalité, seuls éléments à relever le niveau, qui rend l'atmosphère lourde, là où échouent malheureusement les personnages. Tarantino et Scott paraissent bien plus à l'aise sur la terre ferme qu'au milieu de l'océan.

Dans le genre, on préférera bien plus "A la poursuite d'Octobre Rouge", avec Sean Connery et Alec Baldwin, réalisé par McTiernan (Predator, Piège de Cristal, Une journée en Enfer, L'affaire Thomas Crown) d'après un roman de Tom Clancy. Bon, j'avoue que déjà, ça part sur de bien meilleures bases, avec des décors encore plus "criants de vérité", et qu'avec ces quatre là, il fallait quand même le faire pour rater ce film. Il semblerait que c'était le pari relevé par USS Alabama, et brillamment remporté, que même la bande originale n'arrivera pas à relever.

Publié dans Cinéma

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