Bobo, hosto, dodo.

Publié le par lap1.blanc

2 jours d'hospitalisation.

Désolé Sarko, j'ai agrandi le trou de la Sécu.

J'ai passé mon mardi et mercredi dans une belle chambre d'hosto. Pourquoi? Douleurs abdominales qu'ils appellent ça.

En pratique, ça a commencé lundi soir, à 23h30. Un petit "mal au bidou", mais bon, j'me suis dit que c'était pas grave hein, ça arrive de temps en temps et ça passe dans la demi-heure.

Sauf que là, la demi-heure s'est prolongée jusqu'à 3h du mat. La douleur persistait, la salope! Et plus ça allait, moins ça allait. Du coup, impossible de dormir, je vais pour me lever et... Aïeuh! Impossible de se tenir droit.

Pas de panique, on appelle le 112 et on se renseigne sur la procédure.

Je décris donc mes symptômes au pompier qui a décroché, qui me dit "c'est peut-être une appendicite, je vous passe le SAMU".

- SAMU 91, bonjour, quelle est la raison de votre appel?
- Bah, j'ai ptet une appendicite.
[Prise de coordonnées, nom, âge, etc.]
- Qu'est-ce qui vous fait dire que c'est une appendicite monsieur?
- Bah heu, le pompier avant vous?

Bon, bref, ça discute, pour finir par un envoi d'ambulance, qui mettra 3/4h à venir. Pourquoi 3/4h? Parce que ma ville est tellement bien foutue que c'est impossible d'y retrouver une rue! Alors c'est vrai, c'est sympa, neuf, joli et tout, mais pour la praticité, on repassera! Bref l'ambulance arrive, contrôle de routine, appel du médecin du SAMU pour savoir si ils m'embarquent et dans quel hosto et zou! En route ma poule!

- Vous pouvez marcher?
- Heu ouais, ça devrait aller quand même, j'suis un dur moi, un vrai!

Bref, ambulance, avec sirène et tout dedans hein, comme au bon vieux temps! Et les lumières bleues hooooo c'est zoli dans la nuit!

Arrivée aux urgences, prise en charge, "vous avez mal où?"...

- [dans la tête] ça vous arrive de communiquer entre services ou vous communiquez toujours par chien-loup?
- Heu bah, là et là.
- Très bien, allongez-vous svp
- Ca me fait mal quand je m'allonge, j'peux pas rester assis?
- Je peux vous examiner qu'allongé monsieur, pliez les jambes si ça vous fait trop mal.
[Bibi s'exécute, parce que Bibi il conteste peut-être souvent, mais pas devant un médecin, et pas quand il a mal, parce que le Bibi il est pas si con que ça]
- Ca vous fait mal quand j'appu....
- AAAAAAAÎIIIEUH!
- Ca a l'air OK. Et là?
- Heu là non, mais vous touchez de l'autre côté en même temps donc bon... Héhé :)
- Bien, je vais voir si on a une chambre, et si c'est le cas on vous garde pour le reste de la nuit. Et avant on va vous faire une radio hein.

Là dessus, ils trouvent une chambre et me mettent une perf. Enfin une... Ils vont essayer 4 fois de me la faire, la perf. J'ai des bleus gros comme le Brésil sur les bras, on dirait un camé maintenant. "Vous avez la peau dur vous". Faut croire que remonter mes veines n'est pas chose aisée ^^

Et zou! La radio. L'antidouleur fait effet petit à petit, c'est cool. Sur la radio il y a "un truc, mais rien de bien probant. On vous garde".

Et zou, chambre! Et dodo, parce qu'il est quand même 6h30 passé. Entre temps, ils m'ont pris de l'urine et du sang. Vous pouvez garder la monnaie, merci.

Le lendemain, une flopée de médecin arrive dans la chambre. J'en ai jamais vu autant d'un coup. Yen avait 4, dont un chirurgien et une étudiante. Celui qui m'a palpé tout l'abdomen devait être leur chef. Au palpé "il y a quelque chose en effet, ici, là, au niveau de l'appendice effectivement". Moi en tout cas, je sens bien que ça fait mal. Il est à ma droite, à ma gauche l'étudiante (en 3ème année? 5ème?). Elle hésite à prendre sa suite pour "sentir la chose" (non, il ne s'agit pas de popol, roooh!). "Vous pouvez y aller, je mords pas, ils m'ont shooté et j'ai dormi qu'1h30".

MD-Chef : Tu sens quelque chose?
MD-Etudiante : *haussement d'épaule, mine qui trouve pas*
Moi : C'est juste un tout petit peu plus en bas.
MD-Etudiante : *déplace, semble trouver* Ha oui, ya un truc.
MD-Chef : Vous êtes un patient sympa, vous aidez à trouver haha!
Moi : C'est surtout que plus vite elle trouve, plus vite elle arrête de m'appuyer dans le ventre, donc plus vite elle arrête de me faire mal, en fait.

(Attention, la prochaine partie peut choquer la sensibilité des plus jeunes)

S'ensuit un autre examen : le scanner. J'me dis "chouette, j'en ai vu dans Dr. House, ça a l'air trop classe!"

Le brancardier arrive : "c'est pour le scanner"
"youhou!"
"c'est la première fois que j'entends dire "youhou" pour un scanner!"

Et hop, direction les radiations! J'ai raté le Tricastin, mais j'veux ma dose comme tout le monde!

Et là, entrée dans la salle, et c'est vraiment comme dans Dr. House! Tout content, je l'ai été peut-être 30 secondes :

- Il faut vous faire un lavement. Pour ça il va falloir faire passer de l'eau tiède par votre anus.

Là, d'un coup, c'est quand même carrément moins la classe.

- Ce... C'est obligé?
- Si on veut voir quelque chose, oui.
- Mais heu... Enfin heu...
- Ne vous inquiétez pas, il y a de la vaseline sur l'embout. Il faut l'enfoncer de 10 cm environ sinon ça fuit.

Bref, passons les détails, le scanner se passe.

Remontée dans la chambre, beaucoup moins fier quand même. Ils avaient pas dit ça dans Dr. House.

Mais finalement, au scanner, il y a rien. Et puis, depuis plusieurs heures, la douleur s'en va.

Un médecin vient et, en gros, dit qu'il ne s'agit, du coup, certainement pas d'une appendicite. Ils me gardent pour la nuit et si rien n'évolue, je pourrais retourner à la casbah. OK, cool.

Rien n'a évolué, du moins pas dans le mauvais sens.

Du coup, le club des 4 revient. "Bon et bien, tout va mieux non?"
- Heu, oui. Mais j'avais quoi?
- Et bah on sait pas. On sait ce que vous n'avez pas, mais on ne sait pas ce que vous avez.
- Bon, OK. Et donc, j'ai pas quoi?
- Et bien vous n'avez pas de cancer du colon, pas d'occlusion, pas d'appendicite, pas d'abcès, pas de kystes, etc. (le etc. c'est moi qui le met, parce que lui il m'a sorti une liste longue comme le bras dont j'ai pas compris la moitié mais ça avait l'air de pas être des choses sympa).
- Très bien. Je sors quand?
- Dès que vos papiers seront prêts. On va vous donner un petit traitement d'une semaine pour mettre votre intestin d'aplomb et voilà.
- Et j'ai le droit de demander à voir Dr. House pour savoir ce que j'ai?

Et me voilà.

Alors, là je diabolise un peu les médecins, mais ils ont tous été très sympa et attentifs, comme les infirmières et les aides soignantes.

Je ne sais toujours pas ce que j'ai eu, mais la science est ainsi faite. Au contraire des religions, elle accepte de ne pas savoir et de ne pas avoir de réponse sur le moment. C'est frustrant, mais ça s'améliore toujours.

Je conserve donc mes 50 g et n'aurais pas de cicatrice à montrer aux filles ;)

Publié dans Vie sociale

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article